Seconde partie théorique : Le pas cyclique
Nous avons vu que la commande dite "de pas collectif" permettait de modifier
collectivement le pas de pales (leur inclinaison par rapport à leur
déplacement) quelle que soit leur position à un moment donné autour de l'axe
du rotor principal.
Nous avons également vu l'effet du palonnier sur le rotor de queue (ou rotor
anti-couple) qui permet de faire tourner l'hélicoptère autour de l'axe du
rotor principal.
En vol, lorsque seul le pas collectif est utilisé, les pales ont la même
incidence (donc portance) où qu'elles se trouvent. L'hélicoptère reste
(théoriquement

) à l'horizontale. Il fait du "sur-place".
Le rotor principal est capable d'autres mouvements ! Il est en effet possible
de régler le pas de chaque pale en fonction de l'endroit où elle se trouve à
un instant donné (à gauche, à droite, devant ou derrière l'hélicoptère).
Ces mouvement sont appelés mouvements de
pas cyclique
Ces mouvements sont commandés par le manche. Si on le pousse en avant, par
exemple, les pales auront une plus forte incidence lorsqu'elles se trouveront
à l'arrière (augmentant ainsi la portance à l'arrière) et une plus faible
incidence lorsqu'elle se trouveront à l'avant (diminuant ainsi la portance à
l'avant). L'appareil s'incline donc vers l'avant.
Le mouvement inverse vers l'arrière est obtenu en tirant sur le manche.
Tu l'as deviné, on peut aussi incliner l'hélico sur la gauche ou sur la droite
inclinant le manche du côté correspondant !
C'est très facile à comprendre ... un peu moins à exécuter sans se casser la
figure ...
Nous allons exercer ça !
Nous voilà à la seconde leçon pratique :
LES ÉVOLUTIONS PRÈS DU SOL
Nous avons tout ce qu'il faut maintenant pour exercer le
VOL STATIONNAIRE
Le vol stationnaire est un vol à vitesse très réduite (en général moins de
15 noeud (KIAS)). Il peut se pratiquer aussi bien près du sol (obligatoire !)
qu'en altitude sur un point d'attente ou d'observation.
Le vol rapide est très facile, nous le verrons, mais toutes les phases
délicates du vol : "roulage" (même sans roues), décollage, approche finale
et atterrissage se font en vol stationnaire ou quasi-stationnaire.
Si tu sais bien pratiquer le vol stationnaire et contrer les tendances
naturelles de l'hélico à glisser alternativement à droite et à gauche,
accélérer, ralentir, tu pourras faire tout ce que tu veux avec ton hélico !
Fini les blabla, on veut de l'action !
-
On recommence comme dans la première leçon : on donne lentement du pas
collectif pour s'élever à environ 1 mètre du sol.
-
Mais on reste derrière comme a dit Charlie !
Tonnerre de Brest !
Oui Chef ! (keuf keuf krrreuuuuf ! Quelle poussière !)
-
Commençons par utiliser le palonnier pour nous orienter en direction du
tarmac pour y voir un peu plus clair.
Merci Chef !
- Ensuite on pousse légèrement le manche vers l'avant. Dès que la vitesse
atteint 3 à 5 noeuds, on le retire légèrement vers soi pour ne pas aller
trop vite
... mais on ne coupe pas les gaz pour ralentir !
(saleté de réflexe ...
)
-
Ça marche ? Alors maintenant on essaie de côté, mais DOUUUUUUUUUCEMENT !
Il s'agit toujours de donner une impulsion d'un côté et dès que le mouvement
latéral débute, de donner une impulsion de l'autre côté pour remettre
l'hélico horizontal, ce qui ne l'empêche pas de poursuivre son mouvement de
glissade ... en principe contrôlée ...
Note que les quatre inclinaisons illustrées ci-dessus sont fortes.
Au début, contente-toi d'inclinaisons moindres !
-
Attention ! Durant toutes ces manoeuvres, on reste à la même altitude de
1 mètre environ !!! ... enfin on essaie
Cet exercice est le plus important de tous !
C'est celui-là que tu dois t'efforcer d'exercer à fond ! Essaie d'y
consacrer quatre fois ¼ d'heure répartis sur un ou deux jours.
Tu verras qu'après cela
- ça va devenir plus facile et
- tu vas y prendre goût
Et c'est le but non ? ... mais prépare-toi à quelques énervements tout
de même ...