Troisième partie : Le décollage
Nous avons vu comment maîtriser notre hélico à proximité du sol en utilisant
le pas collectif, le pas cyclique et le rotor de queue. En d'autres termes,
on maîtrise le vol stationnaire.
Nous allons maintenant examiner les situations de transition entre les
différentes phases du vol en commençant par
le décollage.
Il est extrêmement rare (et fortement déconseillé) qu'un hélicoptère passe
directement de l'arrêt au sol au décollage direct à plein gaz sur un aérodrome
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C'est d'abord une question de sécurité pour les occupants ! Un
hélico est une mécanique bien plus complexe que celle de l'avion et avant
de mettre plein gaz, l'étape du vol stationnaire permet de constater si
tout fonctionne normalement, partant du principe qu'il vaut mieux déceler
une panne en étant tout près du sol ...
-
C'est ensuite une question de sécurité pour les tiers et de
politesse ! Au parking, il peut y avoir d'autres appareils, des gens, des
bâtiments, des objets non amarrés, des déchets au sol, etc qu'il s'agit de
ne pas déplacer / renverser / endommager / projeter par un départ
éxubérant.
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C'est pour terminer une question de bon sens : En prenant un tout
petit peu d'altitude, on peut sentir le vent, observer le trafic, voir les
obstacles à franchir, trouver un endroit où se poser d'urgence en cas de
problème au décollage, etc ...
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D'autre part, si l'aéroport est contrôlé, il y a de fortes chances que la
tour nous demande de suivre une procédure particulière qui inclut à
coup-sûr une phase de "roulage" (voui, les hélicos doivent aussi parfois
faire du roulage !).
Sur d'importants aérodromes, ou aéroports, les hélicoptères sont bien
souvent tenus de suivre au sol les mêmes circuits que les avions, sur les
"taxiways" (qu'ils aient ou non des roues), jusqu'au moment où ils sont à
proximité de la piste en service. Et pour se faire, il n'y a qu'une
solution : le vol stationnaire !
Ce n'est qu'une fois le lieu de décollage atteint qu'on augmente le pas
cyclique pour monter et que l'on pousse le manche en avant pour prendre
de la vitesse :
Par contre, dans la "nature", il est évident qu'il n'y a ni tour ni "taxiways",
on peut donc faire un décollage direct de la manière suivante :
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Mise en vol stationnaire,
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Déplacement lent éventuel pour s'éloigner des obstacles,
-
Orientation contre le vent,
-
Décollage en augmentant le pas collectif et le pas cyclique vers l'avant.
A ce stade, il faut parler de l'"
effet de sol" :
Tant que l'hélico se trouve près du sol (disons pour fixer une ordre de
grandeur à moins de trois mètres), il "flotte" sur un coussin d'air situé
entre le rotor et le sol. Ce coussin facilite sa sustentation.
Dès qu'il s'élève au dessus de cette altitude, l'effet de sol diminue
rapidement et il convient de mettre un peu plus de pas collectif pour
maintenir le taux de montée.
De plus, lorsque l'hélicoptère prend de la vitesse horizontale, il va subir
une portance supplémentaire du fait que son rotor principal va peu-à-peu agir
comme une aile d'avion, au fur-et-à-mesure que sa vitesse augmente. Tant mieux
pour nous, on décollera ainsi plus facilement en augmentant notre vitesse
horizontale ...
... mais il faudra s'en souvenir durant l'approche car en ralentissant nous
allons perdre cette sustentation complémentaire ... mais ça c'est pour plus
tard !
Au boulot maintenant !
Nous voilà à la troisième leçon pratique :
LE DÉCOLLAGE

Tout d'abord, j'ai changé d'hélico ! Toujours un Dauphin mais le dernier sorti (des gardes-côtes US).
Tu peux le trouver sur notre page "Hélicos".
Mais revenons à nos moutons !
En l'absence d'autres instructions données par la tour ou par un procédure
"hélico" propre à l'aérodrome, le décollage va se passer de la manière
suivante, que nous t'invitons à suivre pas-à-pas (on saute pour le moment les
check-lists

"
Je te suggère de te mettre sur la base d'Hyères (LFTH) sur l'aire de
stationnement 2, "Rampe GA petite" (rond rouge), puis de suivre le taxiway
jusqu'au départ de la 32 et d'en décoller dans l'axe (trait jaune).
On y va !
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Observation des abords immédiats de l'hélico (personne autour)
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Mise en marche des moteurs
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Observation du trafic au sol
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Mise en vol stationnaire à un mètre du sol
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Rotation en direction de l'endroit de départ
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Translation lente vers l'endroit de départ (en suivant les "taxiways" si
nécessaire)
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Observation (trafic, obstacles, dégagement, etc)
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Rotation vers la direction du décollage
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Augmentation du pas collectif puis rapidement du pas cyclique vers l'avant
pour décoller effectivement
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Montée et translation rapides sur la trajectoire de décollage en puissance
maximale. On rentre le train.
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Transition vers le vol de croisière, en palier avec une réduction de la
puissance.
C'est peu avant d'atteindre la vitesse de croisière que l'on commence à
bénéficier de l'effet d'"aile" du rotor principal : Il se comporte comme
une grande aile circulaire qui génère sa portance de par son avancement
rapide dans l'air ambiant, presque indépendamment de sa rotation ...
... j'ai dit presque, ne l'arrête pas "juste pour voir"
s'il-te-plaît !
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C'est le moment de diminuer le pas collectif car on en a beaucoup moins
besoin.
A partir de là, tu pilotes ton hélico presque comme un avion.
Du moins pour les montées, descentes et virages. Pour avancer plus vite,
tu t'inclines vers l'avant en augmentant le pas collectif, pour ralentir,
tu t'inclines vers l'arrière en diminuant assez sensiblement le pas
collectif afin de rester à la même altitude.
Tu verras cependant que le maintien de l'altitude demande plus d'attention
que dans un avion, mais quel spectacle et quelle liberté !
On peut même se mettre un pti moment dans le cockpit !
(pendant que Charlie ne nous voit pas ...
)